Trois poèmes en patois grenoblois du XVIe siècle de Laurent de Briançon (1996/1)
Musée dauphinois
Personnage important de la noblesse dauphinoise, consul de Grenoble, Laurent de Briançon rédigea au XVIe siècle trois poèmes en patois de Grenoble, soit près de 2000 alexandrins. Lo Batifel de la Gisen. Un bon demi-siècle avant les Caquets de l'accouchée, l'auteur utilise ce procédé du bavardage autour d'une gisen pour écrire, avec une truculence toute rabelaisienne, un véritable pamphlet anti-calviniste Lo Banquet de le Faye. Un banquet regroupe les Fées qui peuplent les contreforts de la Chartreuse autour de leur Reine. Elles s'entretiennent des maris jaloux, despotes et brutaux et des moyens de les punir. Dans ce jeu tout féminin, on trouvera des échos des traditions populaires sur les fées. La Vieutenanci du Courtizan. Le récit des mésaventures qu'il a vécues à la cour d'Henri III permet au député de la noblesse dauphinoise aux Etats généraux de 1576 de lancer des critiques sévères contre le Roi et son entourage. Cette nouvelle traduction, présentée avec le fac-similé des éditions du XVIe et XVIIe siècles, permet de goûter le patois dans les graphies de l'époque. Patois, esprit de pamphlet et paillardise s'accordent ici à merveille pour saisir l'humeur d'un temps.