Le temps bricolé. Les représentations du Progrès (XIXe-XXe siècles) (2001/1-3)
Musée dauphinois
Depuis le XVIIIe siècle et jusqu'à nos jours, le sens de l'Histoire a été l'objet d'un puissant conflit de représentations, avec toile de fond de grands motifs comme la "Révolution industrielle" puis la "mondialisation" – soit le développement du capitalisme. L'Histoire s'est imposée comme progressive, développant peu à peu l'instruction, les techniques, les mœurs, le bien-être, l'intelligence de la nation, en un mot la civilisation, mise en œuvre par le progrès, selon un mouvement conçu comme irréversible et consubstantiel à la destinée du genre humain. La progression énoncée n'a pourtant pas été donnée comme homogène, et dans l'évolution générale ont été stigmatisées des différences de rythme, des pannes de mouvement voire des régressions, que l'on a dénommées, selon les point de vue : état naturel, primitif, sous-développement, arriération … Cette vision d'un mouvement différencié s'est imposée à propos de l'Occident et des contrées lointaines, mais aussi à des échelles plus restreintes : nationale, régionale, locale. C'est à ces dernières que ce volume est consacré. A travers la pensée philosophique, historienne ou de "sens commun", par le biais de "figures" du Progrès, s'y dessinent les lignes de sens et les modes de cette imposition, ainsi que des résistances essentiellement symboliques, qui lui furent opposées.