Formation théâtre à Kédougou

L'objectif général de la formation est de transmettre les outils permettant la mise en place d'un processus de création pour la rue, et plus largement pour l'extérieur, que ce soient des espaces publics ou privés, afin d'ouvrir un champ d'action théâtral contemporain. Plus spécifiquement : la mise en abîme, l'écriture et la composition, le jeu d'acteur (travail sur la prise de parole, corps dans l'espace...), la création d'images, le contrechamp, la réflexion et la réalisation d'une communication adaptée au projet.

Deux formateurs : Marcel Morize et Gabriela De Siqueira (de la Compagnie iséroise les Zinzins) ont formé 11 stagiaires kédovins dont 8 faisant partie de la troupe Gorgolou, 2 de la troupe Marougou et 1 personne de Dimboli. La formation s'est déroulée au Centre Culturel Régional de Kédougou et dans l'espace public sous la houlette du référent local : Maguette Gueye (Troupe Gorgolou) et de Julien Lobbedez, artiste de Culture Ailleurs.

Une création collective a été conçue à partir de cette question : "Imaginons qu'il n'y ait plus d'or, et donc que les mines ferment, que deviennent alors toutes les personnes qui y travaillent et quel futur pour Kédougou ?"

Les formateurs incarnent des employés du G.I.F : le Groupement d'Investissement du Futur venant présenter la problématique de l'épuisement des ressources en or. En effet, comment continuer à contribuer au développement économique de Kédougou ? Ils citent les projets déjà effectués dans d'autres pays ou communes.

Les participants ont travaillé en petit groupe sur l'écriture d'un projet absurde et souvent titanesque avec tous les acteurs pouvant le composer (urbanistes, ingénieurs, géomètres, maçons...). En alternant les jours suivant des temps de pratique, d'écriture, de mise en situation et d'expérimentations dans l'espace public. Durant les trois derniers jours, ils ont joué la pièce dans différents lieux de Kédougou.

Pratique : Cette création collective est nourrie par de multiples exercices : travail sur l'équilibre de plateau, marche dans l'espace, exercices de confiance, de concentration, jeu sur les émotions, prise de parole, prise en compte de la vie d'un espace, aller vers le spectateur ou l'habitant, proposer et rentrer en relation...

A été testée une première forme de création collective le 4ème jour dans un marché, puis le 6ème jour au niveau d'un carrefour dans Kédougou.

Il était prévu de présenter une forme plus aboutie les 8ème et 9ème jour, mais un deuil national de trois jours, interdisant toute manifestation publique, a suspendu les représentations.

Sur les invitations données aux spectateurs, il n'était pas mentionné de participation à une pièce de théâtre mais plutôt à une réunion d'information concernant la réalisation d'un nouveau projet urbanistique dans le quartier visé. C'est une sorte d'imposture à ciel ouvert.

Cette action a été cofinancée par le dispositif fonds conjoint franco-sénégalais, porté par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et le Ministère sénégalais des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires (MCTADT).