Si Saint-Antoine m'était conté... la nuit

La nuit vient de tomber ou presque sur Saint-Antoine-l'Abbaye et ses ruelles. Quelques lampadaires éclairent les rues et la Grande Cour. A la nuit tombée, le village prend d'autres couleurs, d'autres ambiances.

Tout commence à l'entrée de la Grande Cour, à l'entrée de l'abbaye. Qui est le saint Antoine qui a donné son nom au village ? Pourquoi une si grande abbaye perdue au milieu de la campagne ?
A la Porte de Chatte, la guide vous raconte Benoît, soldat du guet, qui vit en cette période troublée d'avant les Guerres de Religion, au XVIe siècle. A la fin de son récit, il aperçoit Gaspard, pèlerin retardataire qui se presse de franchir les portes avant leur fermeture nocturne. Le conte se poursuit dans la Rue du Milieu et sur la place de la Halle où Gaspard découvre les Goulets, ces passages typiques du village, les tavernes, les auberges peuplant la ville basse de Saint-Antoine. Gaspard poursuit sa route sur la place du Tripot et son jeu de paume. Il observe les vieilles maisons en colombage et en molasse. Finalement, il s'en retourne vers le haut du village et l'hôpital Saint-Jacques où il dormira d'un sommeil tranquille.
Là, dans le plus vieux quartier du village, au pied de l'abbaye, un nouveau conte narre aux visiteurs la légende de la construction de l'église et ses péripéties. Et surtout la raison pour laquelle l'église est située en ce lieu et nulle part ailleurs.
Après un petit détour par la colline du château, Denis, aubergiste de la Croix blanche, prend une pause bien méritée dans une soirée chargée. A travers un autre conte, il s'émerveille du succès de ses affaires et s'inquiète de la maladie que soigne les Antonins. Mais les affaires l'appellent, la porte de la Croix blanche se referme sur ce conte. Quelques siècles plus tard, Michel, pèlerin du XVIIIe siècle, arrive au pied du Grand Escalier où les pèlerins se font rares. Les temps glorieux sont loin et il s'en afflige dans son récit. Mais la Révolution de 1789 n'est pas loin et le Marquis d'Autichamp doit fuir le village s'il ne veut pas finir sur la guillotine.
Après la période dangereuse de la Révolution de 1789, le village retrouve son calme que ne viendra troubler que l'arrivée de l'inspecteur général des Monuments historiques, Prosper Mérimée, dont le récit de sa découverte de l'abbaye en pleine nuit achèvera cette visite.