Anne-Marie Mingat-Lerme
Résistante à vie
Résistante à vie
Spontané et entier sont les qualificatifs adaptés à l’engagement d’Anne-Marie Mingat-Lerme. Dès sa jeunesse, dans le bourg industrieux de Domène, seule avec sa mère, elle mène une vie trépidante où elle partage son temps entre son emploi à la mairie, ses nombreuses excursions sportives et son engagement au cœur des grèves de 1936. Baignée par les idées républicaines et aiguillée par son ami Raoul Sacorotti, Anne-Marie s’engage pour des valeurs qui la conduiront inévitablement vers la Résistance et la clandestinité. Devenue « Mimi », elle met à profit son statut d’employé de mairie pour couvrir des juifs réfugiés à Domène, avant de cacher elle-même une jeune femme nommée Félicia dans sa maison familiale. Hyperactive, elle fait la liaison avec les maquis du Grésivaudan jusqu’à la Libération, événement solaire et tragique qui la propulse au secrétariat du Comité départemental de Libération national. Son retour à la vie civile en 1946, à 28 ans, n’interrompt pas son engagement, désormais en faveur de la paix et de la décolonisation. Reconnue « Juste parmi les nations » en 1983, Anne-Marie Mingat-Lerme, figure de la résistance civile iséroise, reste alors jusqu’à son dernier souffle en 2017, une résistante à vie.