Être juif en Isère
Entre 1939 à 1945
Entre 1939 à 1945
Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
La haine que manifestent Hitler et l'Allemagne nazie à leur égard, les persécutions, les pogroms et premières déportations vont conduire de nombreux Juifs à fuir sous des cieux plus cléments. Aux quelques dizaines de familles qui forment la communauté juive de l'Isère, à la fin des années 1930, vont soudainement s'ajouter plusieurs milliers de personnes. Jusqu'à l'automne 1943, la région grenobloise est sûre et la nouvelle se répand jusqu'au centre et au nord de l'Europe, d'autant que l'armée italienne, qui occupe Grenoble, n'est guère favorable aux mesures antisémites. Ce n'est malheureusement pas le cas du maréchal Pétain qui, avant même que les Allemands l'y invitent, entraîne la France de Vichy dans la répugnance des Juifs. En Isère comme ailleurs, rafles, dénonciations, spoliations, arrestations, incarcérations et déportations vont se multiplier et, à partir de septembre 1943, s'intensifier encore tandis que Wehrmacht et Gestapo sévissent en Isère. Avant Drancy et Auschwitz, des centaines de Juifs vont connaître les salles humides et froides de l'ancien Fort Barraux. Nombreux cependant sont ceux, qui, par patriotisme ou antinazisme, intègrent la Résistance ou s'organisent pour cacher les leurs et faciliter leur fuite. Tant parmi les Juifs de l'Isère que chez ceux qui les aident au nom d'une humanité indivisible et solidaire, se dessinent d'admirables figures. A l'aide de documents, nouveaux pour la plupart, et rassemblés pour l'occasion lors d'une longue et patiente collecte, cet ouvrage évoque les drames et les succès des acteurs de cette période tragique.