Exposition Méditerannée

Emmélie Adilon : Méditerrannée

Le titre de l’exposition est donné à partir d’une carte de la mer Méditerranée reproduite sur tissu organdi, avec peinture, dessins, fils cousus et collés. Format 250/180cm. 2023. Cette pièce est accompagnée de plusieurs fragments des côtes de cette mer, issus de cette même carte. La technique est similaire à la carte entière. Formats divers. Les petits formats sont des morceaux de fragments côtiers, assemblées et constituant un ensemble imaginaire, recomposé aléatoirement.

L’attention portée à cette mer est globale, interroge l’anthropocène. Depuis les peuples qui la cernent, jusqu’à la grande biodiversité qui la compose, et aux dangers qui la guette. J’installe un réseau de fils, lignes entremêlées, de textures qui semblent montrer cet indescriptible maillage de situations. Migrants et répertoire de 90 îles de la Méditerranée. Les 3 pièces également présentes à l’exposition, faites de dessins, parlent des migrations dramatiques à travers cette mer.

Ma démarche s’appuie sur la cartographie, avec une lecture poétique, environnementale et politique de celle-ci.
Les cartes sont sélectionnées, travaillées : elles sont mises en scène. En exemple, les dernières séries portent sur les Iles Kiribati du sud Pacifique et leur future disparition due à la montée inéluctable des eaux. Également, les zones de pêches du Golfe de Gascogne, touchées par une surpêche industrielle menaçant les animaux marins dont les dauphins.

Cette fascination pour les cartes a guidé mon travail, parfois avec des déplacements imaginaires, parfois avec une relation au territoire par la marche, mais le plus souvent en relation directe à la carte. Les séries réalisées depuis 2000 sont tournées vers les territoires d’eau, structurées d’une manière constante par la ligne, les méandres et caprices…

Plages, lacs, mers, îles, fleuves et rivières…Le basculement depuis la projection cartographique fait sens dans la mise en scène des procédés plastiques, de la forme à l’informe. Ces infimes fragments d’espace, de temps et leur relation avec le corps, deviennent invitations, à une rêverie métaphorique, et un positionnement politique.