Corday contre Marat, Deux siècles d'images
Domaine de Vizille Musée de la Révolution française
Charlotte Corday et Jean-Paul Marat forment un des couples les plus fantasmatiques de l'histoire. Le 13 juillet 1793, "l'Ami du peuple" et "l'ange de l'assassinat" ont volontairement uni leur destin au-dessus d'une baignoire.
En deux cents ans, le fatal coup de poignard a sans doute inspiré plus d'images que la prise de la Bastille ou l'exécution de Louis XVI. Et si le Marat assassiné de Jacques-Louis David s'est imposé comme l'image officielle de l'attentat, de nombreux petits pinceaux s'en firent les médiateurs auprès du public, donnant de cet épisode révolutionnaire des versions souvent bien différentes.
Les étonnantes variations inspirées par ces deux figures à travers toute l'Europe, et ce jusqu'à aujourd'hui - de David à Pablo Picasso, en passant par Edvard Munch -, mettent en scène la dialectique de la violence et du progrès à l'origine de la modernité démocratique. Elles permettent également de suivre la transformation de l'évènement en symbole, manifeste des liens entre la politique et l'imaginaire.