D’Isère et d’Arménie

Quelques 6500 habitants de l'Isère continuent de faire référence à leur origine arménienne. Ne craignant pas d'annoncer l'existence d'une double appartenance culturelle, française et arménienne, une dizaine d'associations entretiennent cette identité d'origine. Ainsi quelques uns de leurs responsables ont-ils souhaité que le Musée Dauphinois s'intéresse à leur histoire. Les Arméniens qui, au terme d'un incroyable périple, arrivent en Isère comme ailleurs dans le monde, se sentent dépossédés, spoliés, niés à jamais par ce qu'il faut que l'humanité entière reconnaisse définitivement comme un génocide. Ce deuil et cette souffrance qui les soudent au-delà des générations constituent une part importante de leur patrimoine d'aujourd'hui. Et même si leur intégration sociale et, bien souvent, leur réussite forcent l'admiration, une communauté perdure. Son histoire prend racine aux confins de l'Orient et de l'Occident, entre Cappadoce et Caspienne, aux origines mêmes de nos civilisations indo-européennes. Un territoire gagné parmi les premiers à la religion chrétienne et un génocide dont le deuil ne peut s'achever tels sont les points forts autour desquels la diaspora arménienne s'identifie. Cette publication traite, au-delà des circonstances de l'arrivée des Arméniens en Isère, de leur installation, des composantes de leur communauté, de leur attachement à la France et des principales manifestations de l'arménité. Elle nous invite aussi à regarder avec eux la République d'Arménie d'aujourd'hui.