Mémoires
Comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre
Comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre
Musée Hector-Berlioz
Introduction d’Alban Ramaut.
Avec le soutien du Festival Berlioz et du musée Hector Berlioz.
Né en 1803, Berlioz est le contemporain de Hugo, Delacroix, et l’aîné de quelques années de Mendelssohn, Chopin, Liszt, Schumann et Wagner ; il demeure cependant une figure isolée dans le paysage musical français et la singularité flamboyante de son oeuvre suscite en France ironie et scepticisme. Trop souvent, le récit des triomphes sans lendemains alterne sous sa plume avec des échecs cuisants. Contraint de tenir le feuilleton musical du puissant Journal des débats, le compositeur s’est fait des ennemis par son intransigeance face à la médiocrité de tant de créations contemporaines et au laxisme dans l’exécution des œuvres qu’il révère chez Beethoven, Gluck ou Weber. Des voyages mènent ce chef d’orchestre émérite à travers l’Europe et jusqu’en Russie, tandis que l’appui généreux de Liszt lui ouvre l’Allemagne des princes mélomanes. Berlioz revient alors à Paris comblé d’honneurs, de bravos et de quelques profits, retrouvant l’obsédant feuilleton et une épouse malade, Harriet Smithson qui fut l’inspiratrice de la Symphonie fantastique… Ses dernières années sont assombries par les vicissitudes de son grand œuvre, Les Troyens, qu’il ne vit jamais intégralement représenté. Une flamme brille cependant encore en lui : son amour d’enfance pour Estelle Fornier qu’il revoit enfin, dernier épisode, peut-être le plus émouvant, de ses étincelants Mémoires.
"On a imprimé, et on imprime encore de temps en temps à mon sujet des notices biographiques si pleines d’inexactitudes et d’erreurs, que l’idée m’est enfin venue d’écrire moi-même ce qui, dans ma vie laborieuse et agitée, me paraît susceptible de quelque intérêt pour les amis de l’art.
Le public s’inquiète peu, je n’en saurais douter, de ce que je puis avoir fait, senti ou pensé. Mais un petit nombre d’artistes et d’amateurs de musique s’étant montrés pourtant curieux de le savoir, encore vaut-il mieux leur dire le vrai que de leur laisser croire le faux.
Je n’ai pas la moindre velléité non plus de me présenter devant Dieu mon livre à la main en me déclarant le meilleur des hommes, ni d’écrire des confessions. Je ne dirai que ce qu’il me plaira de dire ; et si le lecteur me refuse son absolution, il faudra qu’il soit d’une sévérité peu orthodoxe, car je n’avouerai que les péchés véniels."
Hector Berlioz, Londres, 21 mars 1848.
SYMÉTRIE livres et partitions, édition multimédia