Yves Farge
Entre Résistance et pacifismes
Entre Résistance et pacifismes
Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Qui se souvient de la figure charismatique, rassembleuse et haute en couleur d’Yves Farge (1899-1953) ? De ce Méridional plein de vie et d’humour, anticolonialiste bohème au Maroc, journaliste antifasciste et pacifiste à Grenoble puis à Lyon, devenu un résistant de premier plan ? De ce compagnon de la Libération qui cofonde le maquis du Vercors, sabote le STO à l’échelle nationale, puis gère le Rhône-Alpes libéré en tant que Commissaire de la République ? Du dernier ministre du Ravitaillement (1946), qui dénonce le supposé « scandale des vins » ? Du président des Combattants de la Liberté (1948) qui, déçu par la IVè République, veut réunir les ex-résistants soucieux de prolonger les idéaux et l’unité du combat clandestin ? Et de ce compagnon de route du communisme pendant la guerre froide, qui accepte la transformation des Combattants en section française du Mouvement de la Paix mondial, par hantise de la guerre atomique, et parce qu’il croit que l’atlantisme poursuit la croisade antisoviétique du IIIè Reich ? Très aimé de tous côtés en son temps, Yves Farge (Bonaventure, Grégoire) est une figure centrale, mais injustement oubliée. Aucune biographie scientifique n’existait jusqu’ici. Désormais, son existence étonnante peut être retracée, grâce aux témoignages publiés ou oraux, aux diverses études historiques, ou aux archives de la Résistance, du Commissariat de la République de Lyon et du Mouvement de la Paix.