LES DERNIERS ÉDIFICES LABELLISÉS "PATRIMOINE EN ISÈRE"

Du
1janvier 2019
31décembre 2021
Clos Saint Barthélemy © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère

Né en 2007, le label Patrimoine en Isère  permet de distinguer et de signaler à  l’intention du public une sélection d’édifices non protégés au titre des Monuments historiques, dont la valeur patrimoniale présente un intérêt départemental.

 

ORNACIEUX-BALBINS, le château d'Armanais

Chateau d'Armanais © Patrimoine culturel-CD38
Chateau d'Armanais © Patrimoine culturel-CD38

Le domaine de 33 hectares est occupé par 22 de terre, 10 de forêt et un par le château. Il est situé au sud du village d'Ornacieux-Balbins, le long de la route de Penol. Le château est implanté au sud-ouest, visible depuis la plaine et les différentes routes. Construit sur les fondations de l'ancienne maison forte, dont le seul témoin est le puits situé au nord-est, non loin de la façade nord. La ferme, la grange et une dépendance sont situées au nord-ouest du domaine. Le château, de style néo-classique, comprend un corps de logis principal, adjoint de deux ailes perpendiculaires faisant légèrement ressaut sur la façade nord. La façade sud du corps principal est soulignée par deux tourelles imitant l'échauguette, placée au niveau inhabituel du second étage, s'élevant ainsi à la même hauteur de la toiture. Le château s'élève sur trois niveaux enduits, soulignés par un cordon en ciment à chaque niveau. Les élévations sont ordonnancées et marquées par une travée centrale discrètement surmontée d'un arc en relief. La porte d'entrée façade nord est marquée par un blason inscrit dans le tympan supérieur. L'ordonnancement se poursuit par la disposition des lucarnes de la toiture. Celle-ci est composée d'une toiture à quatre pans et de deux toits en pavillons couverts d'ardoise. Un petit sas suivi d'un couloir donne accès au hall accueillant l'escalier de distribution des étages. Cet escalier est à une volée à double quartier tournant à droite. Le sol est en carreaux ciment à décor géométrique à deux couleurs (gris et rouge) mêlé de fleurs de lys. Les salons se répartissent de part et d'autre de la cage d'escalier. Les chambres sont à l'étage.

L'actuel château a été construit en deux phases sur les fondations de l'ancienne maison forte établie vers 1440 par la famille Blanc de Blanville. La famille de Monts fait construire le nouveau château au milieu du XIXe siècle. Le corps principal est construit en 1850 et est adjoint des deux autres ailes en 1860. Le peintre Jongkind établi à La Côte-Saint-André peint plusieurs tableaux représentant le domaine et l'ancienne maison forte avec sa toiture à la Mansart du XVIIe ou XVIIIe siècle. En 1951 le domaine est divisé en deux par la vente de 33 ha des 64.

LE VERSOUD La tour d'Etapes

Tour d'Etapes, Le Versoud

Tour d'Etapes

La tour d'Etapes est citée dès l'année 1290, parmi les fiefs que Rodolphe de Commiers reconnaît tenir des comtes de Genève, détenteurs des territoires de Domène, La Pierre et Theys.
Seule est conservée une tour de plan carré, mais l'existence d'un mur d'enceinte (ou d'un édifice attenant), construit dans une même campagne de construction, peut être affirmée : l'un des angles de la tour n'est pas appareillé mais porte des traces d'arrachement. La tour a bénéficié d'une étude archéologique des élévations en 2008. C'est une construction homogène datée par dendrochronologie de 1269 environ. Il s'agit d'une tour de plan carré, de 9 mètres de côté hors-oeuvre. Elle est conservée sur une hauteur maximale de 12,5 mètres, mais ne devait guère s'élever plus haut, si l'on en juge par les clichés anciens. Elle se développait sur quatre niveaux. Le rez-de-chaussée avec la porte d'accès d'origine, couverte sur son encadrement externe par un arc en tiers point, servait de lieu de stockage. Le premier étage abritait sans doute la salle de réception, éclairée par une grande fenêtre côté vallée et protégée par trois archères à encadrement externe en briques.

SAINT-BARTHÉLÉMY Pavillon Darcieux, dit aussi Le Clos

Clos Saint Barthélemy © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Clos Saint Barthélemy © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Clos Saint Barthélemy © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Clos Saint Barthélemy © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère

L’absence de sources d’archives ne permet pas de documenter cet édifice. On sait seulement par les matrices cadastrales qu’en 1858 Ange Gounon Darcieux fait édifier une maison en ce lieu.
En 1879, la propriété est transmise à sa veuve, qui décède en 1891. La construction est d’une belle taille à ce moment, étant imposée sur une ouverture cochère et dix ouvertures ordinaires. On ignore les noms des architectes et peintres qui ont réalisés les édicules et les décors peints.

Le site est implanté au sud de la route joignant Saint-Barthélemy à Beaurepaire. Une longue parcelle en lanière plantée de grands arbres et entourée d'un mur de clôture s'étire du nord au sud. Elle est ouverte sur la rue par un portail, et comprend trois édifices : un pavillon d’angle, une fabrique de jardin et un ancien « pavillon de chasse ».
La particularité de cet ensemble est de conserver des décors peints paysagers évoquant l’art des jardins (la grande cascade des jardins de Saint-Cloud du XVIIe siècle) et des paysages de l’Orient.

SAINT-ÉTIENNE-DE-SAINT-GEOIRS Château Saint-Cierge

Chateau de Saint Cierge © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Chateau de Saint Cierge © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Chateau de Saint Cierge © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Chateau de Saint Cierge © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère

Une première mention de la tour est attestée en 1337. En 1493, la famille de Boniface possède le fief de Saint-Cierge. Elle appartient depuis 1779 à la famille Veyron-Lacroix.
D'après Demange Michel, l'ensemble visible de nos jours remonterait au XIVe siècle. La phase de transformation de 1836 est la plus importante : condamnation des petites fenêtres rondes sous la toiture de la 3ème partie et abaissement de la toiture, bouchage de la grande entrée.
Cet ensemble est situé à l'entrée nord de la ville, près de la Porte Neuve. Il est composé d'une tour carrée de 9 m de côté (datant du XVIe siècle)  s'élevant sur quatre niveaux et d'un édifice en L (construit au XVIIe siècle) jointifs depuis le comblement du passage les séparant au XIXe siècle. Le deuxième étage conserve une cheminée, une paire de coussièges, des latrines et un placard complexe à trois parties. Le niveau de combles conserve des ouvertures rappelant les hourds, comme également visibles à la tour des Chiens à Corenc.
C'est un exemple de tour de ville datant du Moyen-Age bien conservée.

SAINT-VINCENT-DE-MERCUZE Ancien haut-fourneau

Ancien haut-fourneau Saint Vincent de Mercuze © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Ancien haut-fourneau Saint Vincent de Mercuze © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Ancien haut-fourneau Saint Vincent de Mercuze © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère
Ancien haut-fourneau Saint Vincent de Mercuze © Patrimoine Culturel / Département de l'Isère

Un premier haut-fourneau est construit à Saint-Vincent-de-Mercuze au début du XVIIIe siècle par les de Marcieu, afin de remplacer celui du Touvet, attesté dès 1649.
L'autorisation de couler la gueuze n'est délivrée qu'en 1727 par arrêté du Roi. En 1805, le marquis de Marcieu demande l'autorisation de remettre à feu le haut-fourneau, accordée en 1807. Plusieurs études sont réalisées entre 1806 et 1812 pour améliorer le rendement de ce haut-fourneau, dont une proposée par Emile Gueymard, l'Ingénieur des Mines de l'époque. En 1839, la fonderie est réorganisée, suivi de la reconstruction du haut-fourneau en 1845 (ou 1856 selon les sources). La dernière coulée a lieu vers 1865. Ce haut-fourneau alimentait entre autres la fonderie de canons de Saint-Gervais, les forges d'Allevard et de Rives.

Il est implanté au lieu-dit "la Combe", au sud de Montalieu, sur la rive droite du ruisseau d'Alloix. Cet édifice, qui permettait de réduire et de fondre des minerais de fer en vue d'obtenir de la fonte, est le témoin d'une activité industrielle prospère des XVIIIe et XIXe siècles. Il est d'autant plus intéressant, qu'il présente un mode de fonctionnement caractéristique des hauts-fourneaux du Dauphiné, à savoir la propulsion de l'air, à sa base, par un système de trompes (au nombre de deux, en remplacement des soufflets), et que peu de vestiges de cette qualité architecturale sont aujourd'hui préservés en France.