D'ombre et de lumière

Trésors sacrés, trésors profanes

Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye

D'ombre et de lumière
Auteur : Ouvrage sous la coordination de Géraldine Mocellin
Parution : 07/2011
Nombre de pages : 128 pages ; 20*25
Collection : Catalogue d'exposition musée Saint-Antoine
Éditeur : Département de l'Isère
Code produit : 1320
ISBN : 978-2-2-35567-056-5
Prix : 25
Etablissement : Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye
Thème :
Patrimoine artistique

Oscillant à la lisière de deux mondes, matériel et immatériel, les Trésors s'inscrivent dès l'Antiquité dans un courant de vénération ostentatoire tant pour attirer les suffrages d'une divinité ou d'un saint que pour rendre perceptible le prestige d'un sanctuaire, d'un commanditaire ecclésiastique ou princier.

Trésors sacré, il est cet objet de cristal de roche façonné , de gemmes serti, de pierre incrusté, de métaux niellé, d'ivoire ciselé, il est ce textile de soie tissé, ce manuscrit précieux, cet ornement inhérent à l'accomplissement de la lithurgie. Si les reliquaires en sont la partie constituante à la fin du Moyen Age, des pièces issues du vocabulaire civil ou de découvertes extracontinentales sont progressivement introduites.

A Saint-Antoine même, le Trésor constitué dès le Moyen Age renferme des reliquaires d'or et d'argent dont le plus célèbre est celui du Saint-Bras offert en 1374 par Gian Galeazzo Visconti, duc de Milan "travaillé dans de l'or et des pierres précieuses". Les mentions abondent : chef-reliquaire d'argent doré de saint Cassien (1372), grande statuaire d'argent, calice ou croix d'or (1374), lampes de sanctuaires, châsse-reliquaire de saint-Antoine "d'argent façonné" (1238); "rehaussé d'or et de pierres précieuses" (1474), reliquaires et vases en cristal de roche... réalité fastueuse de l'un des sanctuaires les plus importants du sud-est, réalité éphémère ébranlée par les guerres de Religion.

Autre époque, autre réalité : si le XVIIe siècle peut encore s'enorgueillir de quelques pièces d'exception, les Hospitaliers de Saint-Antoine constituent un autre Trésor, vision synoptique du monde. Ce modèle embryonnaire de cabinet d'études est assorti le siècle suivant d'une vaste bibliothèque, vaisseau amiral des collections d'un Ordre en reconquête.

Trésor profane, il est bel et bien cet inextinguible réceptacle de pouvoir, ce catalyseur de courants artistiques, véritable collection à l'aune des cabinets de curiosités qui gagnent le monde européen ès la Renaissance.

Vulnérables, convoités, perméables aux aléas de l'Histoire, les Trésors perdus, morcelés, reconstitués assoient durablement leur notoriété, tant au travers d'une littérature prolixe que d'un foisonnement d'images.

Signes de piété, symbole d'intemporalité, objets de pouvoir, ces Trésors d'origines diverse, Trésors d'églie, Trésor funéraire, Trésor monétaire, Trésor princier... relatent, le temps d'une exposition, deux millénaires de techniques, d'usages et de création.