Entre Flandres et Italie. Princes collectionneurs

Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye

Entre Flandres et Italie. Princes collectionneurs
Auteur : Marianne Clerc, Martine Jullian, Laurence Ciavaldini-Rivière, Naïma Ghermani, Stéphane Gal, Gilles Montègre, Stéphanie Trouvé, Michaël Vottero
Parution : 06/2012
Nombre de pages : 132 pages ; 22*26
Collection : Catalogue d'exposition
Éditeur : Département de l'Isère
Code produit : 3835
ISBN : 978-2-35567-065-7
Prix : 25
Etablissement : Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye

Dans le sillage des trésors médiévaux constitués à l'abri des abbayes et des palais, la collection est une fenêtre ouverte sur le monde et ses composantes. A travers les signes tangibles du pouvoir autant que d'un savoir éclairé et curieux, la collection devient, au sein de bibliothèques et de cabinets, un abrégé de la nature tout entière.
Usuel, esthétique, thésaurisé, caché ou révélé, l'objet de collection est protéiforme et apparaît avant tout comme le miroir de l'âme de celui qui le possède et le fait  vivre.

Ce creuset délectable de diffusion artistique qui s'épanouit entre Flandres et Italie, foyers féconds de l'influence pérenne, façonne l'identité de ces princes collectionneurs dans le sillage desquels s'inscrivent les Hospitaliers de Saint-Antoine au moment où la frontière entre ce qui relève du Trésor proprement dit et de la collection s'amenuise. En conformité avec la bipolarisation des collections entre peintures et antiques, les collections de l'Abbaye s'organisent dès le XVIIe siècle,
Les maîtres flamands sont présents aux côtés d'oeuvres italiennes ouvrant bientôt sur d'autres lieux à investiguer : les commandes de tapisseries et d'étoffes précieuses ornent les salons du chapitre comme les sacristies ; les bustes en marbre, la petite statuaire de bronze décorent galeries et salles d'apparat. Les thèmes retenus en peinture, domaine prépondérant s'il en est, le choix des pièces collectionnées, bientôt suivies par les estampes, monnaies, médailles, sculptures ou antiques sont le reflet des goûts d'amateurs éclairés. Ces préférences véhiculés par des pratiques en vogue sont aussi le reflet du cheminement des artistes comme du circuit des oeuvres issues du commerce de l'art naissant.
Parallèlement aux oeuvres d'art, les ouvrages contenus dans la Bibliothèque de l'Abbaye puis la constitution d'un cabinet de curiosités procèdent de cette même volonté d'offrir aux regards des histoires plurielles au gré d'une éducation artistique en gestation.
Ainsi, l'exposition présentée cet été reprend-t-elle en filigrane cette histoire par l'évocation des princes collectionneurs en Europe privilégiant leur intérêt pour les arts des Flandres et d'Italie.

Les princes bibliophiles et l'importance du livre comme trait d'union entre le Trésor et la collection princière à partir du XIVe siècle ; le goût avéré pour les oeuvres des maîtres du Nord et l'attirance réciproque des Flandres et de lItalie à travers les collections de Rodolphe II ou des Médicis ; celles constituées au nord des Alpes par le duc de Lesdiguières et Charles-Emmanuel Ier de Savoie ; l'écrin des collections en représentation par l'évocation des cabinets d'ébène recherchés par Mazarin ; le voyage d'Italie comme accomplissement du goût ; les antiques du comte d'Orsay et autres oeuvres provenant des collections princières romaines retenues par le cardinal de Bernis ; l'Empire et les collections françaises du cercle de Napoléon Ier... sont autant d'éléments permettant d'illustrer quelques facettes du collectionnisme en Europe du Moyen Age au XIXe siècle... un voyage sensible au coeur de la genèse des musées d'aujourd'hui.