La presse quotidienne grenobloise septembre 1939-août 1944
L’information en temps de guerre
L’information en temps de guerre
Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Guerre et information recouvrent deux réalités difficilement conciliables dans un conflit idéologique opposant nazisme et fascisme aux démocraties, sous l'œil attentif de la Russie soviétique. Les quotidiens grenoblois (Le Petit Dauphinois ; La Dépêche Dauphinoise ; La République du Sud-Est) devaient en faire la démonstration. Dans un premier temps, la presse se veut au service de la nation, mais de quelle manière le fait-elle ? Une fois la France écrasée et signataire d'un armistice draconien, comment se comporte-t-elle à l'égard du nouveau régime qui ne ménage pas l'information sauf si elle fait preuve de discipline et d'alignement ? Est-elle convaincue par les perspectives tracées par la Révolution nationale, entraînant la collaboration avec le vainqueur ? Est-elle à même de convaincre ses lecteurs de la pertinence d'une politique placée successivement sous l'amiral Darlan, de P. Laval et pour clore de Ph. Henriot ? Peut-elle fustiger le rôle d'un de Gaulle quand la victoire alliée se dessine au détriment des forces hitlériennes ? En tout cas, la soumission des titres grenoblois n'est pas étrangère aux décisions des autorités d'Alger d'interdire tout titre ayant, en zone Sud, paru avec la caution du Maréchal. Cette période sensible demande à l'historien de garder la tête froide pour éviter d'apparaître comme l'hagiographe des uns et le dénonciateur des autres, car, soixante ans après, les blessures de ces années sombres ne sont pas encore fermées. Du moins faut-il présenter au jugement du lecteur un dossier objectif, qui réserve plus d'une surprise et incite à la réflexion