L’Alpe 27 | Au bon air de la montagne

Musée dauphinois

L’alpe 27 Au bon air de la montagne
Auteur : collectif
Parution : 04/2005
Nombre de pages : 96
Collection : Revue l'Alpe
Éditeur : Glénat
Code produit : 1918
ISBN : 2-7234-5148-8
Prix : 15
Dimension : 23 x 30 cm
Type : publication papier
Etablissement : Musée dauphinois
Thème :
Patrimoine

L'idée que l'air de la montagne est bon pour la santé apparaît dès le XVIIIe siècle avec le sentiment de la nature. Ce que traduit Jean-Jacques Rousseau en quelques mots, lorsqu'il parle de cet air « si salutaire et si pur » . Cent ans plus tard, on découvre la montagne et son air stimulant par le Grand Tour des voyageurs et les recherches des médecins sur les maladies contagieuses. Des artistes vont même s'efforcer de transcrire, par la peinture, la transparence et la légèreté de l'atmosphère alpine.

L'argumentation va devenir de plus en plus scientifique. Il y a moins de plantes en altitude, donc il doit y avoir moins de maladies. Moins d'habitants en altitude, donc moins de risque de contagion que dans les villes où l'on déplore des épidémies de dysenterie et de choléra et où la phtisie fait des ravages. Pasteur démontre que plus on progresse en altitude, plus faible est le nombre de bactéries, tandis que Koch découvre enfin le bacille responsable de la tuberculose. L'oxygène se raréfiant et la pression atmosphérique diminuant avec l'altitude, le développement de cette maladie doit en être freiné. On va même définir une zone limite (à mi-chemin entre le niveau de la mer et les neiges éternelles) au-delà de laquelle le corps serait immunisé.

Dès lors, les médecins vont de plus en plus fréquemment conseiller à leurs malades de « changer d'air » et les pneumologues inciter à la construction de sanatoriums. Au bon air s'ajoutent, il est vrai, la suralimentation, le repos, les promenades adaptées et certains traitements spécialisés. La révolution des antibiotiques mettra fin aux temps de La Dame aux camélias et transformera ces établissements en centres de rééducation hautement spécialisés où les malades bénéficient toujours du calme.

Une autre révolution était en germe : celle des sports d'hiver et d'été, avec ses migrations saisonnières d'innombrables citadins allant retrouver la forme dans l'air tonique des sommets, loin au-dessus des vallées où l'air est pollué par l'ozone, le dioxyde d'azote et les particules de poussière. Pour ceux d'en-haut, aujourd'hui comme hier, le bon air apparaît donc bien comme une réalité plutôt qu'un concept imaginaire. Docteur André Gilbertas Président de Montanea

Sommaire :

  • « Montagne et santé : un mythe qui ne manque pas d'air » L'image de l'alpe purificatrice a la peau dure... Encore invoquée de nos jours, la cure d'air alpin, dont le bien-fondé n'a jamais été prouvé, tiendrait du pèlerinage et de l'effet placebo. Profondément ancrée dans l'imaginaire, cette croyance relève des relations paradoxales que l'homme a toujours entretenu avec la montagne. Par Jean-Paul Bozonnet et Daniel Grunwald.
  • « Du vent qui fait vendre » Le filon est toujours bien exploité dans les Alpes : de la promotion des stations touristiques à celle d'une lessive ou d'une eau minérale, les bienfaits de l'air alpin se déclinent sur tous les tons. Une image qui respire la santé. Par Rafael Matos-Wasem.
  • « Percer les secrets du mal des montagnes » L'altitude est-elle néfaste aux touristes ? La question sous-tend les nombreuses recherches sur la physiologie qui émaillent la fin du XIXe siècle. La curiosité scientifique pour les effets de l'air en haute montagne croise les intérêts économiques liés à la santé. Une démarche appelée à un bel avenir. Par Marc Piccand.
  • «Habiter l'air pur » L'ouverture au paysage, à l'air et à la lumière marque l'architecture alpine de la Belle-Époque, du chalet au sanatorium. Larges baies et vastes balcons, vérandas et galeries ensoleillées, mobilier léger et décoration discrète trahissent une relation nouvelle à la montagne. Par Dave Lüthi.
  • «Portfolio affiches : atmosphère, atmosphère... » Mine de rien, rendre visibles les invisibles vertus du climat alpin pour séduire les touristes est un défi auquel les créateurs d'affiches se sont attelés dès le début du XXe siècle. Malgré les contraintes du genre, ces images d'une belle variété témoignent autant de l'essor des stations climatiques que des courants artistiques de l'époque et d'une maîtrise croissante du langage publicitaire. Par Daniela Vaj.
  • «Au bonheur des enfants » Interdit aux tuberculeux dès 1925, le village de Villard-de-Lans, dans le Vercors, choisit de réserver les vertus de son climat aux enfants délicats. Une orientation judicieuse (et juteuse) qui contribuera à l'essor touristique de cette station climatique originale. Par Marion Vivier.
  • «L'alpe qui soigne, l'alpe qui exclut » De grands sanatoriums témoignent encore de la lutte engagée il y a cent cinquante ans contre la tuberculose. Un seul remède alors : le soleil et l'air des cimes. Dans ces gigantesques navires alpestres, coupés du monde par peur de la contagion, les malades embarquaient pour une cure au long cours. Une histoire médicale et sociale qui a marqué le paysage des Alpes. Par Sylvie Bretagnon.
  • «Bouillon de culture » La littérature se nourrit d'air pur. Huis clos propice aux dérives de l'âme, le sanatorium est un terrain de choix pour l'écrivain. De nombreux romans et récits autobiographiques déroulent les rêveries et les angoisses d'une petite société mise entre parenthèses dans son opéra de pics. Par René Siestrunck.
  • «Le luxe des pauvres» Un puissant témoignage sur l'âpre quotidien des malades suspendus entre la vie et la mort, coupés du monde et soumis à une stricte discipline. Ainsi apparaît ce roman autobiographique (Albin Michel, 1956) d'un poète frappé de tuberculose. En 1942, Jean Rousselot effectue un séjour dans un sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet, en Isère. Tranche de vie. Par Jean Rousselot.
  • «L'air au filtre de l'art» Des peintres atmosphériques, pourrait-on dire de Ferdinand Hodler et Ernst Ludwig Kirchner, dont l'oeuvre fait la part belle à la montagne. Chez ces artistes du début du XXe siècle, l'attention portée aux propriétés optiques de l'air entre en résonance avec les états d'âme. Mais à la vision contemplative et symboliste de l'un s'opposent les paysages expressionnistes et dynamiques de l'autre. Par Claude Reichler. et encore
  • «Le Dictionnaire encyclopédique des Alpes : Alpes coeur d'acier » Au « bon » air des mines, de nombreux Alpins se sont ruinés la santé et ce, dès la Préhistoire. Mais comment résister devant de telles richesses qui ont fait vivre bien des vallées avant la découverte de... l'or blanc. Voyage en sidérurgie montagnarde. Par Marie-Christine Bailly-Maître. «Alpes d'ailleurs : l'Altaï » Aux confins de la Sibérie, à califourchon entre la Chine, le Kazakhstan, la Mongolie et la Russie, la petite république de l'Altaï, membre de la fédération de Russie, tente de s'ouvrir au tourisme de montagne. Road movie sur la tchouyskyi trakt . Par Pascal Kober.