A tire-d'aile, anges et créatures fabuleuses dans l'art occidental
Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye
Plus qu'une invitation à remonter le temps dans une diversité de styles et de formes, l' exposition que le Musée de Saint-Antoine l'Abbaye offre à voir au cœur des bâtiments conventuels, permet de confronter un imaginaire sacré et profane, véritable porte ouverte sur un rêve inachevé...
C'est en égrenant ses pages que nous rejoignons son fabuleux bestiaire,
extrait d'un corpus entomologique et c'est à travers nos regards que les ailes de ses créatures s'animent jusqu'à prendre leur envol.
En contact avec l'air, élément subtil s'il en est, les ailes sont par essence,
symboles d'envol, d'élévation vers le sublime. Dans la Bible, elles représentent sans cesse la spiritualité, incarnent le monde divin et tout ce qui peut s'en rapprocher. Elles sont aussi le signe de la dématérialisation : dans l'ésotérisme alchimique, l' aigle dévorant le lion n'exprime-t-il pas l'affranchissement de l'esprit, de l'âme peut-être, par rapport à la pesanteur terrestre ?
L' aile, qu'elle soit attribut du Bien, du Mal ou même ce simple outil permettant aux oiseaux de voler, exerce sur l'homme de durable façon une fascination profonde. Peut-être parce qu'elle participe d'un domaine - Icare, le premier, en fit les frais - qu'il sait ne pouvoir jamais totalement maîtriser.